Quentin m’avait donné rendez-vous dans un café de la place Viarme et j’écoutais, sans trop y prêter attention, le patron bavard raconter comment il pêchait la crevette à Noirmoutier lors des grandes marées. Ça avait l’air plutôt tentant. Quand un grand barbu mince et souriant, est entré.
C’était Quentin. Le gendre idéal, mais je n’ai pas de fille… Et lui a Hélène…
Comme beaucoup, Quentin pratique le vélo depuis ses premières sucettes. Né en Haute-Savoie où il a passé son enfance, il a fait ses études à Lyon où il a découvert le plaisir du Vélo’v, le Bicloo lyonnais, puis est arrivé à Nantes pour travailler.
- – Le vélo était plus rapide que le métro depuis ma chambre d’étudiant.
Arrivé à Nantes, il s’installe avec sa copine Hélène, près de la place Viarme et travaille comme ingénieur en biomédical, à proximité du Zénith.
En quelques années, le vélo est passé pour Quentin, d’un moyen de transport à un plaisir.
- – J’ai acheté un vieux vélo et j’ai adhéré à Place au Vélo. J’y ai pris goût au point que je suis parti en cyclocamping avec ma copine Hélène faire le canal de Nantes à Brest à partir de Châteaulin.
- Le premier soir, sans entrainement, surchargés, grimpant les collines pour atteindre Châteaulin, c’était plutôt épique ! L’année suivante, ce fut la Loire à Vélo d’Orléans à Nantes. L’expérience nous avait servi ; sur le canal, j’avais une remorque Bob et ma copine deux sacoches, mais sur la Loire chacun une paire de sacoches et moi la tente.
- On fait des rencontres de qualité sur ces routes. Je me souviens d’un australien qui faisait un tour d’Europe. Il roule en cyclosportif chez lui puis voyage de mai à septembre. On lui a fait visiter Nantes. Cet été, nous allons faire la côte atlantique par la voie verte dite Vélodyssée qui va de Roscoff à Hendaye pour la partie française. Seule la dernière étape au pied des Pyrénées, a du dénivelé, autrement, ça roule bien.
Comment s’est faite la rencontre avec le club ?
- – Très simplement : j’ai croisé le groupe du mercredi. Nous roulions avec Hélène,à Mauves, un groupe de cyclos nous rattrapés puis doublés. Nous étions pressés de rentrer alors nous avons pris la roue. Ils ont accéléré à leur tour et c’est devenu une petite course. À Thouaré ils se sont arrêtés et nous avons discuté. On riait parce que chacun pensait que l’autre roulait en électrique. Ils m’ont invité à essayer des sorties et ça m’a plu. Ensuite ils m’ont parlé du club, j’ai trouvé le concept très sympa. Pour moi, les cyclos étaient soit sportifs, soit voyage. Je ne connaissais pas les sorties du dimanche en mode balade et c’est ce que je cherchais sans savoir que cela existait.
Que veux-tu dire ?
- – Je ne voulais pas m’intégrer dans un groupe d’obsessionnels qui ne parlent que du vélo dernier cri ou de performance. Je suis pour le vélo plaisir, même si j’aime bien parfois accélérer sur route pour sentir mes limites. C’est tout à fait l’esprit de l’UCNA.
Quentin roule le dimanche matin.
- – J’aime bien l’ambiance qui n’est pas prise de tête. Avant de connaitre l’UCNA, je roulais tout seul puis j’ai arrêté, c’est trop fastidieux. Aujourd’hui, je roule avec Thierry, Didier et d’autres jeunes. L’ambiance est sympathique ; on commence avec les autres groupes et les plus rapides, dont je fais partie, se détachent au fil de la sortie. J’aime bien accélérer avec d’autres, quand l’envie nous prend.
Bonheur du cyclotourisme
Quentin aime les vélos classiques, ne lui parlez pas de carbone ni de pédalier ovale.
- – Mon vélo est un vieux Décathlon en acier. À l’époque, c’était le plus haut de gamme. J’y ai mis un groupe Shimano Tiagra de 2018 et une paire de roues plus modernes pour le mettre à jour. Tous mes vélos sont en acier. J’aimais celui de 70 que j’avais acheté en arrivant ; il roulait parfaitement. Après j’ai choisi un vélo alu, mais je suis finalement revenu à l’acier. J’apprécie la finesse des tubes et la robustesse. J’aime aussi faire la mécanique moi-même, d’ailleurs je vois souvent Jean-Marie et Jean à l’atelier de Place au vélo ; sur un carbone, j’aurais eu peur de créer des faiblesses.
Quentin est un rouleur qui ne fait pas les choses à moitié. Il annonce avec simplicité des performances qui feraient la joie des anciens du club comme Albert Grellier qui a fait un Tour de France complet avec Anne, son épouse, suivant en camping car…
- – Ce week-end, j’ai fait le brevet fédéral de 150 km avec Saint-Sébastien. J’ai pu m’intégrer dans un bon groupe, pile à mon niveau ; la plupart étaient des gens du club. J’ai demandé l’allure, ils étaient comme moi à 26/27, je suis resté avec eux. C’était très sympa. Je voudrais faire les prochains 200 de Vertou et St Sébastien. Passer de 150 à 200 ne me semble pas impossible. À 150 plus l’aller retour de chez moi à St Sébastien, ça faut déjà 180. Il ne manque plus que 20 kilomètres…
Rouler en club présente aussi pour lui, d’autres avantages plus inattendus.
- – Hélène est plus rassurée depuis que je roule en peloton et que j’ai une assistance. Elle suit mon parcours en direct grâce à une application qui me géolocalise en permanence ; elle fait son travail et regarde de temps en temps où j’en suis.
Son pire souvenir cyclo ?
- – Camping sauvage pendant une nuit d’orage lors de la Loire à Vélo… Le tonnerre qui cogne, la pluie battante, bonjour l’ambiance !
Une autre remarque ? Il sourit.
- – Ma copine veut me mettre à la voile.
Plutôt au pédalo sans doute !
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